Dak’art 2018, 13ème édition de la biennale africaine de l’art contemporain fut pour moi une aventure extraordinaire…une aventure humaine.
Humaine parce que chaque étape que j’ai traversé pour y être a été possible grâce à la générosité, la gentillesse…
A la base de la pyramide ce fut ma rencontre avec ce lieu extraordinaire appelé « Les ateliers Sahm » qui m’offrit ma première expérience de la biennale Dak’art en off en mai 2016. Sa fondatrice Bill Kouélany voyant ce qui m’anima lors de notre visite sur l’île de Gorée me proposa une résidence sous la direction d’une personne qui est devenue avec le temps un grand frère : Corentin Faye aka Mister Co. Je passa 3 semaines en novembre 2016 sur l’île de Gorée et je rencontrai Aïssatou Ciss, jeune fille passionnée par l’art et d’une générosité hors du commun. Elle accepta de me suivre dans les nuits glaciales sur l’île afin de poser pour moi. J'ai travaillé durant 3 semaines de 22h à 4h du matin alors que certains au Cameroun croyaient que je me dorais la pilule sur la plage.
Je me souviens de ne pas avoir suffisamment d’argent pour vivre à mon aise. Mister Co et sa famille me prirent sous leurs ailes. Ils me considèrent comme l’un des leurs, un CISS, j’en suis honoré.
Le corpus visuel de la série « I’m not a slave, but I’m… » en main, je me devais de m’attaquer à la rédaction du texte de présentation. J’ai envoyé le portfolio à un panel restreint constitué de commissaires d’exposition, de critiques d’art, d’artistes de renom ou pas et de simples citoyens. J’ai été en dialogue durant 3 mois avec certaines personnes afin de trouver les bons mots pour mon statement. Je pense aux différents rendez-vous avec Ange Tchetmi sur Facebook qui durant une semaine, tous les soirs discutaient avec moi et éprouvaient l’argumentaire de mon travail. Les mails que j’ai échangés avec Akire Simin qui m’interpellait à la vérification des faits historiques que je citais des fois sans contextualiser. Je me souvins des remarques de Christine Eyéné sur le titre des photos que j’ai pris en compte et qui fonctionnent très bien aujourd’hui. Je ne pourrais citer tout le monde. Qu’ils trouvent ici ma gratitude.
Ce travail collégial à l’image de la construction par les villageois de la maison de l’un des leurs a été une expérience humaine et a permis à NOTRE travail d’être retenu dans la sélection officielle de la 13ème édition du Dak’art.
Une préparation à échelle humaine. Une volonté ferme des aînés de m’accompagner dans cette aventure s’est matérialisée par la conception et la production de supports de communication que m’ont offert Landry Mbassi de LOCO et Rodrigue Mbock de Globule Studio.
Mon séjour à Dakar aurait pu être difficile car l’organisation il faut le dire avait des priorités qui n’étaient pas toujours en adéquation avec celles des artistes. Je reviendrai dessus dans un autre post. Le team Bandjoun station à travers son directeur Germain Noubi, Barthélémy Toguo et la charmante Carine Djuidje a été un refuge pour moi. Je me souviens de cette nuit passer dans leur QG a profiter de l’expérience de Monsieur Toguo. Je garde précieusement les moments passés avec mes aînés ( Omraam Tatcheda Guy Woueté, Sarah Dauphiné Tchouatcha, Joel Mpah Dooh ) a discuté de l’art et à profiter des conseils qu’ils donnaient avec générosité.
Ce fut une réelle, sincère et généreuse aventure humaine. Je ne vous ai pas oublié vous qui m’avez donné la force tous les jours en m’encourageant à travers les réseaux sociaux. Vous qui sans me connaître partagiez et relayiez mes informations. Un merci spécial à mon amie Marcelline Mbogo, Marius Jidé Dakpogan, Seshie Kossi, Harold Kuassi …Merci à vous tous car vous êtes des dizaines à m’accompagner.
L’humain au Dak’art fut aussi ces rencontres improbables. L’occasion de serrer dans ses bras un ami virtuel : Oumou Diarra, Bijou Sylvia Somba, Isaac Sahani Dato, Lebon Chansard Zed,@Tobe Geraldine, Mariusca Moukengue, Abdou Diouf Ndiaye ...
L’art s’est humain.
Merci les humains.